Privé, Privat

par Catherine Piat-Marchand

Privat est la forme méridionale d’un ancien nom de baptême et d’un patronyme. En latin Privatus (adjectif privatus: particulier, privé).

Champguyon (Marne) vue 52 le 25 avril 1655 baptême de Madeleine, fille de Privé d’Anizy et d’Anne Liénard…

Ispagnac (Lozère) 1 MI EC 075/2 vues 26 et 67 le 18 février 1707 baptême d’Abraham, fils de Privat Castou et d’Isabeau Michelle… & le 26 novembre 1712 mariage de Privat Durand (*), cordonnier, fils de Jean et de feue Marthe Cuget d’Espagnac et de Jeanne Rolland, fille de feus Guillaume et de Catherine Fabre de Chaudesaigues …

(*) Une fille est née le 3 octobre. Il est parrain de Privat Grégoire, fils de François et de Catherine Durand né en 1706 (vue 15 et 12), ainsi que de Privat Girail né en 1679 (vue 28), de Privat Grimiar né en 1683 (vue 78), et de Privat Durand (vue 98).

saint Privat de Mende, IIIe siècle

Premier évêque historique du Gévaudan, et martyr. Son histoire est racontée par Grégoire de Tours.

Privat aurait été envoyé par Austremoine depuis Clairmont pour évangéliser le Gévaudan. La place logique de l’évêché semble donc être cette Anderitum, ou Gabalum (Javols), capitale du peuple gabale, client du peuple arverne, et non Mende où a eu lieu son martyre. Il faut attendre le Xe s. : Etienne est le premier à signer comme évêque de Mende.

Au IIIe siècle, la Gaule est envahie par les Alamans, menés par leur chef Chrocus. Quand ils arrivent en pays gabale, les habitants se sont réfugiés dans la forteresse de Grèzes. Privat lui est en période de jeûne, et s’est retiré dans une grotte du mont Mimat, au-dessus du bourg de Mimate.

Pendant deux ans les habitants se défendent contre l’envahisseur qui les assiège. Les Alamans veulent utiliser le saint évêque pour libérer la place, mais devant son refus le massacre. Il aurait été enterré vers le lieu où prit fin son martyre, son corps ayant été transporté par saint Ilpide. C’est là où fut enterré Privat que se sont construites plusieurs églises successives, jusqu’à ce que le pape Urbain V décide de la magnifier, en érigeant la basilique-cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat de Mende.

Trois fêtes étaient dédiées au saint gabale. La date principale est le 21 août. Mais on le célébrait également le 3e dimanche après Pâques, pour commémorer la redécouverte de ses reliques en 1170.

Dans sa grande quête des reliques, Dagobert, roi des Francs, serait venu en Gévaudan pour prendre celles de sainte Énimie et de Privat, après avoir déjà obtenu celles de saint Hilaire de Mende. Il les aurait alors emmenées dans la banlieue de Paris, à Saint-Denis.

En l’an 775, Charlemagne donne aux moines de Saint-Denis la terre de Salone, dans le diocèse de Metz. Fulrad et les autres moines emportent avec eux plusieurs reliques, dont celles de Privat et d’Hilaire. Deux documents de 777, l’un par Fulrad, l’autre par Charlemagne, attestent de ce transfert. Ceci explique pourquoi l’église de Salone est sous le patronage de Privat, comme c’est le cas de plusieurs églises, villages et lieux-dits lorrains ou mosellans.

Cependant la tradition veut qu’un prêtre du Gévaudan, nommé Clockbert, ait ramené le corps de Privat en son pays. Les Mendois aurait alors placé les reliques dans une crypte aménagée au-dessous de l’église de Mende. Elles sont retrouvées par l’évêque Aldebert III, vers 1170. Le transfert de ses reliques en 1256, est célébré le 3e dimanche d’octobre.

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