Vaast

par Catherine Piat-Marchand et Guillaume Kalb

Du prénom Védastus, sont dérivés bien de prénoms et plusieurs sont bien étonnants : VEDASTINE, sa forme féminine, VEDAST et VEDASIUS, mais aussi VAAST, WAAST, VAT, une forme flamande que l’on rencontre en Normandie, ou FOSTER…..et en français GASTON, que nous détachons de cet article à cause de Gaston de France, frère de Louis XIII.

les relevés

Crasville-la-Mallet (Seine-Maritime) 4 E 03130 vue 9 le 6 janvier 1589 baptême de Vaast du Parc, fils de Guillaume et d’Alizon Reguier parrain : Roger Baudart marraine : Louise le Borgne…

Yolande Chaumont signalent les relevés de Généacaux : 41 actes entre 1702 et 1856. Nous avons retenu les naissances de Vaast (II) Esmo, né en 1825 à Bosville; Vaast (II) Soyer né en 1751 , Vaast Dechamps né en 1738, Vaast Gauger né en 1732, Vaast (III) Fromager né en 1730, Vaast Motet né en 1728, Vaast (I) Soyer né en 1727, Vaast (I) Esmo né en 1720, Vaast (II) Fromager né en 1716, Vaast Martin né en 1711, Vaast le Thuillier né en 1707, Vaast (I) (le) Fromager né en 1702, tous de Saint-Vaast-Dieppedalle; ainsi que : Vaast Mognot, né en 1714 à Guilmécourt (paroisse Saint Vaast), Vaast Dupont né en 1710 à Saint-Vaast-d’Equiqueville, Vaast Destain né en 1702 à Emanville. Sur cette base restent à établir en relevant les parrains les liens entre ces familles, car même s’ils sont nés dans un village portant ce nom ou une paroisse consacré à ce saint, d’expérience, nous savons que le prénom est porté dans des lignées particulières.

Preuilly-sur-Claise (Indre-et-Loire)

Edith Armange nous transmet cette réflexion de Denis Vrignaud du groupe Indre Généalogie et Histoire (Bas-Berry) :

Cela faisait quelques temps que je me demandais comment le prénom Waast/ Vaast avait pu arriver dans le sud Touraine dans la 2ème 1/2 du XVIème siècle avec l’avocat de la paroisse de Notre-Dame de Preuilly-sur-Claise Vaast CORMASSON, puis par descendance ou parrainage dans la famille ROBIN. La page 4 de l’ouvrage ci-dessous nous en donne sûrement l’explication ! Waast BRIOIS (vers 1467-1518) dont la famille possédait la bourgeoisie d’Arras (ville placée sous le patronage de Saint-Vaast qui donna son nom à l’abbaye dont l’église devînt la cathédrale d’Arras sous les vocables de Notre-Dame et Saint-Vaast) devint grand doyen de St-Martin de Tours où il mourut. C’est sûrement lui qui maria sa nièce Marguerite BRIOIS à Pierre de CORMASSON, châtelain de Preuilly en Touraine, dont elle était veuve en 1566. Vaast Cormasson qui meurt âgé à Preuilly-sur-Claise en 1589 est très certainement leur fils, son grand-oncle fut sûrement son parrain !Ce Vaast CORMASSON fut très certainement le grand-père maternel de Jeanne PIAU épouse de Mathieu NIVERD d’où dans leur descendance les VILLERET de La MOTTE.

source : https://gallica.bnf.fr/…/bpt…/f18.item.r=%22Cormasson%22

Boisemont (Eure) vue 40 le 29 avril 1633 baptême de François, fils de Vast le Tailleur et de Nicole Dachet? parrain : François le Tailleur marraine : Catherine le Ronce

Villedieu-les-Poëles (Manche) 5 Mi 1682 vue 313 le 23 octobre 1758 mariage de Jean Baptiste François Joseph, fils de Vaast Rolley et d’Elie le Charpentier, originaire de Sainte Catherine de l’Isle (=Lille*) en Flandres, 32 ans, avec le consentement du père, des majeurs et échevins de la ville de l’Isle, et celui du sr de la Galissonnière, capitaine au régiment du Languedoc dragons, dans la compagnie duquel ledit Rolley avait été soldat avec Hélène Sevaux, 29 ans, fille de Jean Baptiste, poëlier, et de Marguerite Lemonnier, veuve de Jacques Bourré (décès certifié par le bureau de la compagnie des Indes à Lorient) en présence de Julien Harivel, frère en loi de ladite épousée, Jean Bourbonnois, dragon au régiment de Languedoc…

(*) Lille (Nord) : son nom en ancien français (L’Isle) du latin (insula) proviendrait de sa localisation primitive sur une île des marécages de la vallée de la Deûle où elle a été fondée. En flamand français (Ryssel /riːsəl/, et en flamand occidental Rijsel /reɪsəl/ découlerait de la traduction du nom latin insula en moyen néerlandais ter ijs(s)el 2. Le nom Rijsel n’est usité qu’en région flamande de Belgique, les néerlandais utilisant le nom «Lille». Remarquons qu’à Villedieu, même s’il s’agit probablement d’une coïncidence, se trouve une famille du Parc.

Hondschoote (Nord) paroisse saint Vaast le 26 juillet 1779 L’an de grace mil sept cent soixante dix neuf le 26 juillet je soussigné ai baptizé Jean Cornil Vaast [Dannoot], fils légitime de Jean François Dannoot et Marie Terese de Cock, natifs de ce lieu, né la nuit passée à deux heures, ont été parain et maraine Pierre Jean Taliweé et Marie Jacque Hallebrouck épouse de Pierre de Cock, grande mere du baptizé qui ont signé en double jour et an que dessus le père ainsi. Joannes Dannoot ; JW du Moulin vic(aire) P J Taliwee Marie Jacoba Hallebrouck & le 29 septembre 1819 mariage entre Vaast Cornil de Keyser, veuf de Jeanne Thérèse Cleenwerck, né le 7 mai 1749, fils de Joseph Albert et d’Isabelle Gossaert, et damoiselle Anne Constance Dannoot, née le 12 septembre 1747, fille de Jean François (75 ans) et de feue Marie Thérèse de Coeth…en présence de François et Jean Baptiste Dannoot, ses frères communiqués par Jean-Yves Fornara

Il est intéressant de noter que le prénom est associé à celui de Cornil, aussi renvoyons-nous à l’article Corneille, Cornélie.

un pan d’histoire de Normandie

D’autres données de la base Généa 50 sont extraites de livres, d’Hozier ou de François Aubert de la Chesnaye.

Ainsi, en 1519 Robert de Loucelles, seigneur de Maulny et Rouxeville, épouse Françoise d’Escajeul dont naît. Vaast (I) de Loucelles décédé en 1543. Il se remarie en 1530 avec Marie de Parfouru dont il a Zénon qui épouse en 1556 à Bayeux (Calvados) Perrette de Louviers, dont naissent Vaast (II) de Loucelles et Jean qui épouse en 1621 à Torigni-sur-Vire (Manche) Louise de Rouville. Mais les registres paroissiaux de ces deux communes de la Manche sont trop tardifs pour y vérifier quoi que ce soit.

En 1571 à Amiens, Suzanne [le Thoillier] de Guillebon d’Angivillers (Oise)(*) épouse Pierre Caignet de Genville (bailliage d’Amiens) : ils ont pour petit-fils Vaast Caignet marié en 1689 à Custine, au diocèse de Liège. (**)

(*) Nous connaissons, quant à nous, Catherine de Guillebon (1590-1663), mariée en 1622 avec Nicolas de Certieux, gouverneur de Châteauvillain (Haute-Marne), et seigneur de Bouqueval (Val-d’Oise).

(**) Comme je ne peux ouvrir les archives de l’Oise, je rédige donc ce qui suit . La famille de Piennes est connue dans la Manche avec Isaac (I), cité à Cérences en 1616 et décédé en 1629 probablement comme son fils, Robert, au siège de la Rochelle. Il serait le petit-fils de Vaast de Piennes (ca1470-1551) marié à Hélène de Brucamps en 1496 à Mogneville (Oise) .

Le fief de Piennes/Peene se situe en Flandres : l’ancêtre connu de cette branche est Charles de Piennes qui épouse Jeanne van (de) Hallewijn, patronyme souvent noté de Halluin. Celle-ci est peut-être la soeur de Josse, fils cadet de Jean et de Jacqueline de Ghistelles .

Ces familles flamandes semblent avoir été attirées en France par Louis XI : c’est le cas de Joan de Nyvenheim qui construisit après la guerre de Cent-Ans le château d’Etrepy (Marne), ou de Ludovic de Hallewijn, seigneur de Piennes, époux Jeanne de Ghistelles : son arrière-petite-fille, Aldonce de Roncherolles est citée à Angerville-Bailleul (Seine-Maritime).

saint Védastus

Saint VÉDASTUS naquit aux environs de Limoges vers 455-460 et c’est peut-être lui qui a « enseigné » le roi Clovis, convaincu qu’un choix pour l’Église de Rome lui serait bien avantageux, que cette Église le soutiendrait dans ses combats contre les tribus germaniques (comme les Ostro- et Wisigoths et les Alamans) car eux étaient Ariens. Le grand avantage de l’Arianisme était que le Roi était le chef de l’Église. Cette place du roi était donc bien mieux que dans l’Église de Rome. On suppose que Clovis a joué gros : en échange que les Bretons se tiendraient tranquilles s’il attaquait les Wisigoths, Clovis se convertirait, car les Bretons étaient déjà dans l’Église de Rome. En même temps, Clovis profiterait de la structure administrative laquelle existait encore après l’écroulement de l’Empire romain. Structure assurée par le clergé et les gallo-romains.

Védastus fut consacré évêque par saint Rémy (Rémigius), l’homme qui avait baptisé et couronné Clovis à Reims et Védastus aurait tenu à cette occasion la couronne de Clovis. Il y a aussi des rumeurs assez fortes que Remigius a pris toute la gloire de la conversion de Clovis au détriment de celle de Vaast. Il fut consacré en 499 évêque par Remigius (fiche de consolation?) avec comme siège ARRAS. Toute cette région avait été déjà convertie mais par les invasions,les guerres etc. Vaast pouvait recommencer à presque zéro. Il l’a fait avec un zèle exemplaire et il a organisé – et dirigé la conversion non seulement une grande partie du nord de la France mais aussi le sud de la Belgique actuelle . Il est le saint patron de l’évêché d’Arras. Titre d’honneur : l’apôtre d’Artois. Védastus avait son siège à Arras et plus tard il s’occupait aussi de l’évêché de Cambrai où Remigius l’avait sacré comme évêque en 511 car il était fort content de son travail à Arras .

Pour le reste, on sait très peu de sa vie, il est mort le 6 février 540 On l’ensevelit dans l’église de Cambrai mais en 667 ses reliques sont translatées dans un endroit près du mur de la ville d’Arras dans la chapelle de Saint Pierre où l’on construisit la célèbre abbaye de Saint-WAAST. Les reliques ont été quelque temps aussi à Beauvais , selon Nominis pour les protéger contre les Vikings.En 893 les reliques furent déménagées une 2e fois à l’abbaye qui porte son nom . C’est le grand ALCUIN qui a écrit vers 800 sa Vita, il se basait sur une Vita écrit par l’abbé de St.Vaast, Jonas de Bobbio (600-659) il a qualifié cette vita comme « mal écrit et rustre” Ce Bobbio a pourtant écrit les vita de 3 saints.

les églises

Ce saint fut très populaire au moyen-âge et en Belgique il y a plusieurs églises qui lui sont dédiées. Quelques exemples 1. à Nederename (près d’Oudenaerde une de plus vieilles églises romanes de la Belgique. Hélas elle est bien défiguré par des changements au 20e siècle. 2. À Menin (Menen) il y avait déjà au 11e s. une chapelle qui lui était dédiée dans le château de Seigneurs de Menin. Plus tard elle est devenue l’église de Menin. L’église saint Vedastus date de 1820. 3. À Zerckegem (Jabbeke) on trouve dans la rue Vedastus, no.65 l’église lui dédiée du 14e s. style gothique. Jadis la paroisse ressortait directement sous l’abbaye de Saint-Vaast d’Arras. La première église y était déjà en 1200 et l’église actuelle a encore des éléments du 14e s. entourés par les agrandissements et changements du 16e et du 19e siècles. 4. À Vlamertinge (commune d’Ypres) une première chapelle en 857. L’église construite après a été plusieurs fois totalement détruite : par la guerre, le pillage et incendies. 5. À Reningelst (commune de Poperinghe) l’église a été détruite au 16e s. par les gueux d’Ypres. L’église actuelle date du 1623.

Reningelst (près de Poperingue), Menin, Zerkegem, Vlamertinge, Hoepertingen, Belle. Tous ces communes se trouvent dans la partie sud de Province de Flandres, région appelé WESTHOEK (« Coin de l’Ouest »). En tout il y a au moins 15 églises qui lui sont dédiées en Belgique.

Et…en France? Eh bien en France c’est “l’abondance”. Je me limite a quelques chiffres. Il y a en 13 départements où on trouve des églises dédiées à saint-Vaast / saint-Védaste. Surtout dans le nord de la France, bien sûr mais aussi 3 dans l’Eure, 1 dans le Tarn et 1 à Villac en Dordogne. Le plus on les trouve: en Seine-Maritime 12, 14 en Oise, 25 en Somme, 27 dans le Nord et “son”département Pas-de-Calais l’emporte avec, si j’ai bien compté, 79 églises. C’est bien plus que les 73 que Nominis avance pour toutes les églises saint-Vaast/ saint Védaste.

Et….à Londres il y a encore l’église “Saint Vedast alias Foster” située 4, Foster Lane, London (environ 2 km ouest de la Tour de Londres. La première église datait du 12e s. L’église actuelle est du 20e s. car celle d’avant était totalement brûlée suite du Blitz des Allemands (1940-41). Sur le site qui parle de l’histoire de cette église, j’ai trouvé aussi l’explication comment “saint Vaast” a été transformé en “saint Foster”. Je traduis : “Son nom en Angleterre a été tourné de saint Vaast par Vastes, Fastes, Faster, Fauster et Forster en Foster, le nom de l’allée devant l’église , et la raison que la désignation officielle de l’église est : “Saint Vedast-autrement dit-Foster”

les statistiques

VAAST : Dans les aperçus du 20e siècle on n’en trouve pas trace en France. Pour la Belgique je n’ai pas pu trouver des chiffres non plus tout en sachant qu’il y en a. Aux Pays-Bas le prénom Vaast n’a pas été donné au 20e /21e s. Les seuls chiffres sur le prénom Vaast sont celles des statistiques de Généanet. Là on voit que le nom est présent tout au long des siècles à partir de 1600 mais en général le % est < 0,005% (5 cas sur 100.000 observations) depuis 1808 le chiffre est toujours <0,0025. Le max. se trouve au 17e s.: en 1630 on a constaté 0,015 (15 cas par 100.000 observations). C

4 commentaires sur “Vaast

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s